L’impact économique du streaming sur le cinéma français #
Entre 2021 et 2023, elles ont injecté pas moins de 866 millions d’euros dans la production locale. Cette manne financière représente une part croissante du budget global alloué aux créations françaises, passant de 4% à 20% en quelques années, selon la Commission nationale du cinéma et de l’image animée (CNC).
Cette évolution marque un tournant décisif dans la manière dont les productions sont financées en France. Avec 703 millions d’euros consacrés aux séries et 163 millions aux films, Netflix et Disney+ jouent désormais un rôle central dans l’écosystème audiovisuel français, soutenant des projets d’une envergure inédite.
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Vers une ère de transparence accrue? #
La montée en puissance des plateformes de streaming soulève cependant des questions sur la transparence de ces investissements. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) en France pousse pour une législation qui obligerait ces entreprises à divulguer plus clairement leurs données financières. Cette initiative, soutenue par des figures comme Antoine Boilley, directeur de l’Arcom, vise à éclairer le public et les créateurs sur la répartition exacte des fonds dans le secteur.
Un accord de Netflix pour partager ses informations financières pourrait transformer les pratiques de l’industrie et favoriser une distribution plus équitable des ressources. Cela permettrait également aux producteurs locaux de mieux négocier et planifier leurs projets, sachant avec précision quelle part de leur financement provient du streaming.
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Le streaming booste-t-il vraiment la création? #
Les chiffres sont éloquents : les films financés par les plateformes de streaming affichent des budgets presque deux fois supérieurs à la moyenne du secteur. Des œuvres comme « Beating Hearts » bénéficient de cette manne, enregistrant des performances en salles nettement supérieures à la moyenne nationale. Ces succès démontrent que le financement par les géants du streaming peut directement contribuer à la création de contenus originaux et de qualité.
Toutefois, le secteur de l’animation reste en retrait, avec des appels à une meilleure représentation dans les investissements des plateformes. Marc du Pontavice de Xilam Animation souligne la nécessité d’une charte qui garantirait des fonds spécifiquement alloués à l’animation, pour ne pas laisser cette branche créative derrière.
- 866 millions d’euros investis par les plateformes entre 2021 et 2023
- 703 millions d’euros pour les séries, 163 millions pour les films
- 20 % du financement du CNC provient désormais de Netflix et Disney+
- Des budgets de films soutenus par le SVOD presque doubles de la norme industrielle
- Appels à une charte pour l’investissement dans l’animation
Ce changement de paradigme dans le financement du cinéma et de la télévision en France par Netflix et Disney+ pourrait bien redéfinir les règles du jeu. Avec une transparence accrue et une répartition équitable des investissements, le futur du secteur audiovisuel s’annonce riche en opportunités et en innovations. Était-ce impensable il y a encore une décennie? Assurément, mais l’ère du streaming a changé la donne, pour le meilleur ou pour le pire.