Le quatrième film de Katie Aselton en tant que réalisatrice est bien parti pour révéler un secret. Cela expliquerait beaucoup de choses mais en dévoilerait également trop. Heureusement, la grande révélation survient 20 minutes après le début de ce drame joué de manière sensible, mais un peu trop prévisible, qui raconte l’histoire d’un couple se rendant dans le désert pour se retrouver et envisager un avenir différent. Aselton incarne Erin, dont l’humeur oscille dans un premier temps de manière agaçante entre mélancolie et bonheur. Daveed Diggs joue Charlie, charmant et toujours souriant. Si Charlie semble trop parfait pour être vrai, c’est le cas.
Les films d’Aselton incluent The Freebie (2010), probablement son meilleur et une histoire de mariage très différente, et plus récemment Mack & Rita (2022) avec Diane Keaton, un échec critique qu’elle n’a pas écrit. Dans Magic Hour, elle exploite ses points forts et ses racines indépendantes, réalisant elle-même et dirigeant les autres acteurs vers des performances naturelles et attachantes.
Lieu : SXSW Film Festival (Narrative Spotlight)
Distribution : Daveed Diggs, Katie Aselton, Brad Garrett, Susan Sullivan, D.J. Shangela Pierce
Réalisatrice : Katie Aselton
Scénaristes : Katie Aselton, Mark Duplass
Durée : 1 heure 20 minutes
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Les sautes d’humeur d’Erin deviennent compréhensibles lorsqu’on découvre pourquoi elle traverse une crise, et Aselton navigue avec aisance à travers les nombreux changements du personnage. Diggs, avec un rôle encore plus délicat, l’interprète magnifiquement, nous faisant croire au charme et à la patience infinie de Charlie. Si quiconque était parfait, ce serait lui. La luminosité de Charlie rend leurs disputes avec Erin d’autant plus puissantes, surtout lorsqu’il se plaint qu’elle le blâme pour quelque chose qu’il n’a jamais voulu. Aselton et Diggs exploitent pleinement l’histoire de leur relation dans des scènes qui deviennent de plus en plus poignantes au fur et à mesure que le film avance. Leur connexion émotionnelle permet de garder le film ancré dans la réalité, même quand des événements totalement imaginaires se produisent. Par exemple, quelqu’un est poussé d’une falaise et se relève sans le moindre égratignure.
L’histoire qu’Aselton a écrite avec son mari, Mark Duplass, sur la perte, le chagrin et le fait de passer à autre chose, est familière, semblant déjà vue dans de nombreux autres films. Dès que le twist est révélé, la direction du reste de l’histoire est facile à anticiper. Les dialogues, bien que habiles et convaincants, peinent à faire échouer le film à transcender son intrigue clichée.
C’est dommage, car beaucoup d’éléments fonctionnent ici. La cinématographie de Sarah Whelden est éblouissante. Son intensité vive et colorée crée une ambiance hyperréaliste en accord avec une histoire sur ce qui est ou n’est pas réel, tandis que nous nous demandons combien Erin a idéalisé Charlie. Les vues panoramiques du désert reflètent l’isolement du couple par rapport au reste du monde ainsi que l’éclat du soleil.
Brad Garrett fait des apparitions en tant qu’ancien ami d’Erin, offrant soutien et l’usage de sa maison isolée à Joshua Tree. (La direction artistique d’Arielle Ness-Cohen rend cette maison accueillante.) Susan Sullivan insuffle une dose d’énergie et un peu de comédie en incarnant la mère d’Erin qui tente d’aider de la manière la plus bien intentionnée mais souvent malavisée et frustrante. Cependant, les personnages secondaires semblent souvent introduits uniquement pour éviter que Magic Hour ne devienne un film à deux personnages.
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Bien que sa durée soit plutôt courte, d’1 heure et 20 minutes, le film donne parfois l’impression d’être alourdi par des gros plans de la nature, des fleurs, ainsi que plusieurs montages. L’un d’eux montre les amis drag queens d’Erin tentant de la remonter le moral en l’habillant en costume de drag et en maquillage. Cette séquence a un but concernant l’empathie, mais semble forcée. Une autre scène, où Erin fait une course de kart avec ses amis, génère beaucoup plus de suspense et est intelligemment montée pour créer une tension.
Parfois éloquente et souvent chaotique, Magic Hour est suffisamment intéressant pour vous donner envie qu’il soit bien moins prévisible.
Je trouve cet article vraiment intéressant, il aborde des points que je n’avais jamais considérés !
En réponse au premier commentaire, je pense que l’article est trop bref, il manque de détails. 🤔
Je suis d’accord avec ce qui a été dit précédemment, mais il faut admettre que l’auteur a couvert l’essentiel, non ?
Puisque vous parlez de détails, moi j’ai trouvé que certaines parties étaient un peu floues…